dimanche 13 novembre 2011

Anna et le roi

En 1862, Anna Leonowens, jeune veuve anglaise, arrive à Bangkok avec son fils Louis afin d'entrer au service en tant que gouvernante à la cour du roi de Siam. Bien qu'ayant vécue depuis son enfance d'abord en Inde puis à Singapour, l'adaptation dans ce nouveau monde va s'avérer plus difficile que prévue. C'est en effet tout un univers vivant en vase clos dans un palais immense qu'Anna va découvrir dès son arrivée, avec ses us et coutumes particuliers et où tout tourne autour de la vie du roi, personnage omniprésent et intouchable. Et c'est avec courage et détermination qu'Anna fera tout pour conserver sa liberté et celle de ceux qu'elle aime tandis que d'innombrables embûches et dangers ne manqueront pas de se dresser face à elle durant les cinq années que vont durer sa vie au Siam.

Margaret Landon, missionnaire américaine, apprend par hasard pendant son séjour en Thaïlande la vie de cette femme extraordinaire qu'Anna Leonowens. Après avoir redécouvert ses carnets de voyage, elle décida de retranscrire mais en roman, les années que passa Anna à la cour du roi de Siam. Engagée pour servir de perceptrice à la ribambelle d'enfants du roi, Anna est aussi chargée d'enseigner l'anglais mais également les coutumes occidentales aux femmes du harem qui en avaient le désir. C'est ainsi qu'Anna a le privilège rare à l'époque d'approcher tous ceux qui vivaient dans l'immense palais qui abritait la cour du roi. Anna, très vite, se prend notamment de sympathie pour les femmes du harem, toutes plus prisonnières les unes que les autres dans cette immense cage dorée. C'est ainsi qu'Anna va très vite s'intéresser aux sorts des Siamois, qu'il s'agisse de la plus noble des princesses à l'esclave la plus démunie, n'hésitant pas à se mettre elle même en danger, devenant par la même occasion, profondément aimée de tout le peuple.

Margaret Landon nous brosse ainsi le portrait d'une femme énergique et étonnante, ne faiblissant jamais dans ses actes ni dans ses pensées. C'est avec courage qu'elle supporte maintes et maintes fois les colères d'un roi au caractère plus que changeant et aux caprices parfois dignes d'un enfant. Mais c'est aussi le témoignage et la description d'un peuple et d'un pays aux mille facettes qu'Anna apprend à connaitre et à aimer profondément. Nous allons ainsi au plus profond des cérémonies royales mais découvrons aussi la vie courante de tout un chacun à cette époque.

Et c'est avec déchirement qu'Anna se voit contrainte de quitter finalement le Siam au bout de cinq années certes difficiles mais aussi riches d'enseignement. Anna ne retournera jamais au Siam, mais obtiendra néanmoins satisfaction en voyant que le nouveau roi du Siam à qui elle avait notamment enseigné, mettra en action nombre de ses préceptes, notamment la fin de l'esclavage. Quant à nous, c'est avec des images brillantes et aux mille couleurs dans la tête que nous refermons ce livre d'une authenticité particulièrement rare.

A noter que ce roman a été adapté deux fois au cinéma, la première en 1956 avec Deborah Kerr et Yul Brenner, la seconde en 1999 avec Jodie Foster et Yun-Fat Chow.

Ma note : 4,5/5
(Archipoche, 500 pages)


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