lundi 15 novembre 2010

Eiji Yoshikawa

Eiji Yoshikawa est un écrivain de langue japonaise né en 1892 dans la préfecture de Kanagawa près de Tōkyō. Il est principalement influencé par des écrits classiques majeurs en Asie tels que le dit des Heike, le dit des Genji, les Chroniques des Trois Royaumes, Au bord de l'eau. Il publie à vingt ans ses premiers textes dans des revues de Tōkyō. Son œuvre est marquée par l'écriture de la biographie romancée de Miyamoto Musashi, un samouraï légendaire, qui a été tirée à plus de 120 millions d'exemplaires. Il meurt d'un cancer en 1962, couvert de gloire.

(Source : http://fr.wikipedia.org)


La pierre et le sabre
Dans le Japon du XVIIème siècle, Myamoto Mushashi va par monts et par vaux afin de découvrir et de suivre la réelle Voie du Sabre. Au gré de ses rencontres et des multiples périls qu'il doit affronter, le jeune homme va ainsi essayer de tendre vers son idéal : devenir un samouraï expert.

Roman d'aventure et d'apprentissage, La pierre et le sabre est une grande épopée dans le Japon du XVIIème siècle. On avance de rebondissements en rebondissements; aucun temps mort, pas de description superflue qui alourdirait inutilement l'histoire. Au contraire, l'auteur réussit à tenir en haleine le lecteur qui ne voit en aucun cas passer les quelques 850 pages du romans.

Le héros, Myamoto Mushashi, croise au fil des routes et des situations une multitude de personnages qui eux mêmes se croisent et se recroisent au fil des pages. On sent que Eiji Yoshikawa a particulièrement bien structuré son histoire. D'ailleurs, le roman étant d'abord paru en feuilleton, l'histoire est découpée en multiples petits chapitres qui permettent ainsi une lecture claire et agréable.

C'est le Japon du XVIIème siècle qui revit sous nos yeux avec les samourais et leur code d'honneur mais aussi les quartiers de plaisirs avec ses geishas ou encore les seigneurs féodaux et leurs castes. C'est aussi et surtout la sagesse, le respect et l'écoute de la nature sans oublier, évidemment, le grand sens de l'honneur.

Un magnifique roman, classique de la littérature japonaise, que j'ai lu sans discontinuer jusqu'à la dernière ligne. Un plaisir à ne pas bouder.

Ma note : 5/5
(Editions J'ai lu, 856 pages)
Lu en décembre 2007


La parfaite lumière
Suite et fin des aventures de Myamoto Mushashi que nous retrouvons là où nous l'avions laissé dans le tome précédent - La pierre et le sabre- sur la route vers Tokyo en compagnie de son discipline Jotaro et de la belle Otsu. Mais le destin, emmené par la plume alerte et vive de Eiji Yoshikawa, n'en a pas fini avec les aventures et Myamoto Mushashi a encore un long chemin avant d'accéder à la parfaite lumière que tout ronin doit atteindre avant de devenir enfin un grand samouraï.

Dans la même veine que La pierre et le sabre, La parfaite lumière nous emmène tambour battant dans le Japon médiéval du XVIIème siècle où rivalités entre seigneurs ne nous font pas oublier que la vie de l'époque était pénible et semée d'embuches, à commencer par les pillages, attaques et viols que subissaient les paysans d'alors. Encore une fois, Yoshikawa nous restitue avec précision ce Japon méconnu; le lecteur passe ainsi des descriptions du Tokyo alors en pleine construction et expansion, à la campagne isolée où la vie est rude et soumise aux aléas de la nature. Infatigable voyageur, Mushashi va par monts et par vaults à la recherche de la sagesse et de la vérité afin d'atteindre enfin la plénitude du Zen et de maintenir l'art du sabre. Mais la route est longue et il faudra encore que Mushashi rabaisse encore plus son orgueil et ses idéaux avant d'arriver à son but.

Pendant ce temps, les rencontres continuent, de nouveaux personnages secondaires apparaissent comme Iori, son nouveau disciple, ou Gonnosuke, attaquant redoutable au baton, d'autres refont surface comme Matahachi ou Osugue, d'autres disparaissent ou ne font qu'une apparition restreinte. Aurant dire qu'il n'est pas toujours facile de suivre et de se rappeler avec précision qui est qui (notamment entre les samouraï et autres chefs de guerre) et j'ai bien regretté d'avoir laissé deux ans et demi entre ces deux lectures!

Malgré ce désagrément, j'ai encore une fois été captivée par cette lecture qui mêle aventure, roman historique (où on en apprend un peu plus sur les clivages politiques de l'époque et les relations troubles entre seigneurs) et récit initiatique. Car, et c'est là l'essentiel, Yoshikawa nous donne une belle leçon d'humilité et de recherche de soi, avec des passages remplis de sagesse et de vérité sur l'existence.

Enfin, la bataille finale, sur l'île de Funashima, voit enfin s'affronter Mushashi à Kojiro. Et c'est avec émotion que l'on referme le livre, triste malgré tout de quitter tous ses personnages auxquels Yoshikawa nous avait attachés au fur et à mesure.

Ma note : 4,25/5
(Éditions Le livre de poche, 700 pages)

24/26!

et

Lecture de Novembre

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3 commentaires:

  1. Une bonne pioche de ta PAL donc, tant mieux !!

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  2. Ce livre est dans ma PAL depuis un moment, tu me donnes vraiment envie de le ressortir !

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  3. et je viens de finir la Pafaite lumière, et même constat: même en n'ayant laissé que 3 mois d'écart entre les deux volumes, il est plus dur de s'y retrouver dans ce tome 2: par manque de connaissance du contexte politique ( "hein? mais c'est qui déjà celui là, un Toyotomi ou un Tokugawa?"), parce que j'ai trouvé les ficelles narratives un peu plus visibles que dans le tome 1( tout le monde se retrouve comme par hasard, X est le frère caché de Y qui, comme par hasard sont tous les deux en contact avec Z - ho la belle censure anti spoil que je fais!)
    mais sinon, un bel équilibre entre philosophie et Roman d'aventure, j'ai beaucoup aimé l'ensemble, et je meurs d'envie d'en savoir plus sur cette époque.
    D'ailleurs, j'ai vu qu'un autre écrivain, Genzo Murakami, à consacré un roman à Sasaki Kojiro, si quelqu'un sait si une traduction existe, je suis preneuse d'une autre approche du "méchant" de l'histoire :)

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