lundi 16 août 2010

Les dames de Saint-Pétersbourg - Nina Berberova

En pleine révolution russe, Barbara Ivanovna et sa fille Marguerite fuient Saint-Pétersbourg pour se réfugier dans un petit village au sein de la pension de famille du Docteur Byrdine. Mais dès la première nuit, Barbara meurt brusquement, laissant orpheline sa fille. Pour Marguerite, le choc est d'autant plus terrible qu'elle se retrouve seule et abandonnée auprès de gens qu'elle ne connaît pas et dont elle ne ressent aucune affinité. Oui mais voilà, les temps sont rudes et difficiles, et il faut enterrer au plus vite la défunte...

Encore une fois, la plume de Nina Berberova est une pure merveille et c'est avec ravissement que le lecteur se laisse emporter dans le tourbillon des phrases décrivant la société russe d'avant la Révolution. C'est bien écrit donc; et c'est avec plaisir que j'ai ainsi pu retrouver ce style que j'avais tant apprécié dans L'accompagnatrice. Mais...

Mais l'histoire, hélas, ne m'a pas convaincue. Oserai-je même le dire, je me suis ennuyée en lisant cette nouvelle, qui heureusement, ne fait que 77 pages car vraiment, je ne vois vraiment pas l'intérêt de cette histoire. Certes, le désespoir et le chagrin de Marguerite sont touchants; de même, Nina Berberova critique avec une férocité froide la société bourgeoise provinciale de cette petite ville perdue au fin fond de la campagne russe. Il suffit ainsi de comprendre que pour les autres pensionnaires du Dr Byrdine, la mort de Barbara Ivanovna est plus un ennui qu'une peine. Quant au reste de la population, hostile aux habitants de la pension, le vent qui tourne à Saint-Pétersbourg commence à arriver déjà ici et pour les paysans pauvres, l'heure de la revanche semble proche...

L'épisode de l'enterrement est particulièrement poignant puisque c'est dans une misère, une hâte et sous un ciel pesant et menaçant que l'on ensevelit Mme Ivanovna. Tous les éléments semblent contre la pauvre Marguerite, à l'instar de ce ciel de plomb qui brusquement se transforme en orage violent. L'avenir de Marguerite parait bien sombre; elle-même le perçoit: ne lui reste t-il donc plus que le mariage?

En réalité, c'est la fin qui m'a déçue. La chute - si on peut l'appeler ainsi - m'a paru bien fade et insipide. Une fois arrivé aux dernières lignes, on ne peut s'empêcher de se dire : "Comment c'est fini? Ainsi?". Quelle déception!

En bref, une lecture à oublier; heureusement que Nina Berberova a écrit de nombreuses nouvelles car je pense en lire d'autres à l'avenir et qui sait, peut-être changerai-je d'avis sur cet auteur.

Ma note: 2/5
(Éditions Actes Sud, 77 pages)

1 commentaire:

  1. Je ne connais pas l'auteur mais je vais éviter de faire sa connaissance avec ce titre.

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